Magasine ou Magazine ?

Magasine ou Magazine ?

La langue française, qu’elle soit votre langue maternelle ou non, est parfois complexe. Elle est pleine de surprises, d’emprunts et de particularités. C’est ce qui en fait, en définitive, sa richesse. Le mot « magazine » est un bon exemple.

Définition du mot « magazine »

Un magazine est, vous vous en doutez sûrement, une publication périodique généralement illustrée.

C’est donc bien l’acception qui contient un « z » comme dans gazette qui est la « bonne », et non pas « magasine ». Toutefois, l’erreur est loin d’être illogique. Pour le comprendre, il faut revenir un instant sur l’étymologie de ces mots (l’origine du mot).

Origine et étymologie du mot « magazine »

En réalité, l’étymologie de magazine et magasin sont liées.

Magasin est un mot qui est utilisé au XIVe siècle dans la langue française. On le retrouve sous la forme « maguesin » dans un manuscrit français de 1389. C’est un mot qui, comme bien d’autres, a une origine arabe. Il est emprunté au mot (dans sa graphie latine) maḵzan et son pluriel maḵāzin. Maḵzan signifie « entrepôt, dépôt ou bureau ». Son sens, en français, reste le même, c’est-à-dire un local où entreposer des marchandises.

Quel rapport avec une revue ?

En anglais, le terme « magazine » en tant que lieu de stockage est également rentré dans la langue vers 1580. Il est également utilisé dans le domaine militaire pour désigner un endroit où stocker les munitions (pensez au magasin d’une arme à feu). Par glissement, il en vient à être utilisé pour définir un lieu où les informations sont stockées (une bibliothèque est un magasin à livres). Dans la première moitié du XVIIIe siècle, certaines revues comme la « Gentleman’s Magazine » commencent à utiliser ce mot avec ce sens de « stockage ». En somme, un magazine est un magasin d’informations.

En français, ce sens se répand également avec la graphie anglaise, mais aussi, sur certaines revues, avec une graphie à la française : « magasine ». C’est notamment le cas de « Le Magasin des événements de tous genres », une revue hebdomadaire qui comprenait des nouvelles, des documents historiques, des anecdotes, des réflexions morales ou religieuses, etc. Par la force des choses, la graphie anglaise est celle qui continuera d’être utilisée et rentrera dans la norme.